Humberto Valdès

~ Apparence ~

Humberto est un marin typique, presque stéréotypé: plutôt grand, assez charpenté, musclé, la peau un peu tannée. Il s'occupe peu de son apparence lorsqu'il est en mer mais ne se laisse jamais vraiment aller: il se rase régulièrement, il s'occupe de ses cheveux qu'il a laissé pousser à la suite d'un des innombrables paris idiots qu'il a passé, il choisit sa tenue avec un peu d'attention et entretient avec le plus grand soin ses précieuses bottes.
Il s'est également fait faire plusieurs tatouages au cours de sa vie, et s'est même fait percer une oreille (par choix cette fois-ci). Le seul autre bijoux qu'il porte est sa bague à laquelle il accorde une attention particulière.


~ Caractère ~

En grand professionnel, Humberto se laisse rarement perturber dès lors qu'il a mis le pied sur un bateau. Capable de déceler les menteurs, les mauvais payeurs et autres usurpateurs, il a réussi à se faire apprécier du milieu marin grâce à son discernement, mais aussi par sa capacité à tenir l'alcool. Si sa vie en mer le rend réfléchi et sérieux, il change presque radicalement d'attitude à terre: dépensier, charmeur, peu fiable, il n'hésite pas à se compromettre, bien qu'il se laisse toujours une porte de sortie en cas de problème.
Amical et tolérant, il respecte chacun avec sincérité. Pour autant, il sait écarter les personnes qu'il considère comme source d'ennuis potentiels: les gens un peu trop près des lois et un peu trop loin de la vie, les aristocrates méprisants, les capitaines tyranniques, ...
Moins rustre que la moyenne de ses collègues, il devient plutôt soucieux de son apparence dès lors qu'il se trouve en vue d'un port. Bien qu'il ne soit pas maniéré, il lui reste de l'éducation de ses parents un certain savoir-vivre dont il leur est reconnaissant et qui fait beaucoup d'effet dans les rares salons où il se laisse inviter.
Grand ami d'un artiste devenu peintre officiel de la marine espagnole, il s'intéresse suffisamment aux arts pour faire la différence entre un imposteur et un dessinateur talentueux. Il ne s'y est pourtant jamais essayé, préférant laisser ce travail de misère aux vrais passionnés.


~ Petite anecdote du personnage ~

"Hep, petit, tu vas voir ce que raconte Vincente?"

D'autorité, il lui posa une pièce dans la main. Il reprit aussitôt sa conversation avec la jeune femme qui buvait ses paroles depuis un bon quart d'heure.

"... c'est vraiment un contrat, tu sais, on est en quelque sorte obligés de vous mettre, vous les femmes, en rivalité avec Elle. Vous êtes comme Elle: exigeantes, attirantes, troublantes. Belles. Vous avez votre caractère mais vous restez douces malgré tout, vous savez nous rendre dépendants grâce à... Alors, petit?"

"Il cherche des hommes pour la Niña, il veut faire un voyage vers les Indes avec monsieur Colón par une nouvelle route."

"Une nouvelle route?"

Il fronça les sourcils, et décida d'aller voir lui-même le capitaine Pinzon. Il remercia le petit, promit à la jeune femme qu'il reviendrait vite et s'approcha de Vincente...


~ Moment de dernière minute avant le phénomène ~

Cela faisait quatre jours qu'ils naviguaient vers l'ouest. Quatre jours où ils pouvaient encore manger des produits frais, quatre jours durant lesquels l'excitation de la découverte n'était pas retombée, quatre jours de presque bonnes conditions de navigation.
Mais depuis une ou deux heures, le temps s'était couvert. Le ciel était bouché sur une large partie de l'horizon, et il semblait impossible d'éviter le mauvais temps. Le capitaine voulait aller au plus vite pour passer sous les nuages avant que la tempête ne se déclenche, mais les deux autres bateaux gardaient leur allure, et il était convenu qu'ils restent derrière eux. Les vagues étaient hautes, de plus en plus hautes, et Bartolome, qui avait toujours le mal de mer après trente ans de navigation, vomissait pour la deuxième fois.

Deux heures plus tard, la tempête se déchaina vraiment. Les hommes gardaient difficilement leur équilibre malgré leur expérience en mer, et les plus jeunes commençait à nouer des cordes pour s'attacher au bateau. Pinzon beuglait ses derniers ordres, et "Juanito", le propriétaire du navire, qui s'était déjà terré dans sa cabine, rangeait les objets à risque. La pluie leur battait le visage, et tous les hommes s'empressaient de finir de préparer le bateau à traverser cette tempête. Humberto, qui avait l'habitude du cabotage plus que des voyages en haute mer, affrontait les pires conditions climatiques qu'il ait jamais connues. Il était trempé, tenait debout à grand peine, et ne savait plus comment réagir face au bateau qui craquait sous la force des éléments. Il s'en remit aux conseils que le vieux Bart lui hurlait, et fit de son mieux pour défendre sa vie et celle des autres contre une mer plus que déchainée.

Le bateau tangua dangereusement, puis une violente secousse fit tomber tous les marins qui luttaient encore. Un des hommes heurtât le grand mât violemment et s'évanouit. Humberto attrapa son corps inerte alors qu'il glissait vers lui et tenta tant bien que mal de l'attacher au même mât avec une corde. Il allait attraper une autre corde pour s'attacher lui-même quand une nouvelle secousse lui fit lâcher prise. Une vague passa par-dessus bord et le précipita au bord du bateau. Le choc avec la rambarde l'assomma presque, et dans le flou de sa semi-conscience, il cru voir le ciel tournoyer avant qu'une dernière vague ne le fasse passer par-dessus bord...